AEF Le lundi 20 janvier 2025 – dépêche n°724489
Par Anne Mascret Diane Scherer
L’AEF a publié ce jour une longue dépêche sur la mise en place des groupes de besoins vue par les IA-IPR. Des IA-IPR ont été interviewés, et le SNIA-IPR, syndicat, majoritaire, a été consulté sur ce sujet difficile à vulgariser.
La dépêche signale que les termes de groupes de « niveau » et de « besoin », pas toujours éclaircis, et la question récurrente des moyens ont déterminé des organisations diverses, et ce dans une organisation contrainte qui a pu mettre la forme au premier plan des préoccupations. Sur ce point, le SNIA-IPR rappelle l’intérêt de pouvoir cibler des élèves et leur donner un temps à part, en petit effectif, sur des compétences précises en vue des séances suivantes. Le syndicat ajoute que la recherche montre en revanche que le faire sur la totalité des heures d’enseignement est contre-productif et que les groupes de besoin ciblés sur une ou deux heures, et de façon flexible sur les contenus, sont plus efficaces. A cet égard, le modèle de l’heure de soutien-approfondissement en mathématiques ou français qui avait été ajoutée en 6e, quoique non évalué, semblait prometteur car il portait en lui le caractère transitoire nécessaire pour s’adapter à des besoins identifiés à chaque contexte d’apprentissage.
Les enquêtes en académie se préparent et pour le SNIA-IPR elles ne sauraient être exhaustives, car il ne s’agit pas d’un ‘contrôle’ mais d’envisager des accompagnements en tenant compte des spécificités de contextes et de terrains, que les IA-IPR recoupent à l’échelle académique.
La dépêche acte le déficit criant de formation continue lors de cette réforme. Pour le SNIA-IPR, la formation continue est un levier central à condition que tous les professeurs y aient accès chaque année. Les pratiques de différenciation ne naissent pas spontanément de la réduction des effectifs. Le point nodal de cette réforme pour le professeur est de savoir quels sont les besoins des élèves pour la séquence en cours, et comment intégrer des objectifs de progrès dans un scénario d’enseignement selon des organisations transitoires.
Les conditions de réussite, au vu des résultats de la recherche, reposent sur des pratiques professionnelles, pédagogiques et didactiques particulièrement exigeantes. Il faut donc armer tous les enseignants pour qu’ils soient en mesure de faire face à l’ensemble des enjeux d’apprentissage que rencontrent leurs élèves et qui peuvent dépasser le cadre scolaire. Le défaut de formation contribue à la souffrance au travail chez des enseignants qui se sentent insuffisamment préparés et soutenus pour pratiquer un métier reconnu comme de plus en plus complexe. Comme il l’a déjà exposé, le SNIA-IPR rappelle qu’ une journée de formation d’un professeur en collège ne fait perdre qu’une heure de cours par élève, ce qui est soutenable en termes d’apprentissages. La formation continue, outre un droit, est une nécessité constitutive des avancées professionnelles (lire sur AEF info) ». Le SNIA-IPR invite à regarder en la matière ce que font les pays qui réussissent le mieux dans Pisa (lire sur AEF info).